Wednesday, April 20, 2016

Accord sur les migrants: l'UE tranchera la question des visas pour les Turcs début mai

Saluant les "progrès" de la coopération avec la Turquie sur le dossier migratoire, l'UE s'est engagée mercredi à trancher début mai sur l'exemption de visas exigée par Ankara, qui fait monter la pression sur ce sujet sensible.

La Turquie a fait de l'exemption de visas une condition pour continuer de respecter l'accord controversé conclu le 18 mars avec l'UE pour stopper l'afflux de migrants sur les côtes grecques. Elle a menacé lundi de ne plus l'appliquer si les Européens ne tenaient pas leur promesse d'ici fin juin.

L'exécutif européen a lui annoncé mercredi qu'il présenterait un rapport sur le sujet "le 4 mai". Si les conditions sont remplies, il sera "accompagné d'une proposition législative ayant pour effet de transférer la Turquie sur la liste des pays exemptés de l'obligation de visa". Ensuite, il faudra encore que les Etats membres, via le Conseil de l'UE, et que le Parlement européen donnent leur feu vert.

Cette procédure au pas de charge n'est pas la promesse d'une issue favorable: "aucune libéralisation des visas ne peut être offerte, si les critères ne sont pas remplis", a insisté le commissaire européen chargé des migrations, Dimitris Avramopoulos.

Le sujet reste miné: il y a au total 72 critères, allant de la sécurité des documents aux droits fondamentaux, et plusieurs sources diplomatiques européennes doutent de la capacité de la Turquie à les respecter tous d'ici fin avril, pour une exemption d'ici fin juin.

En attendant, Ankara fait monter la pression: "l'UE a plus besoin de la Turquie que la Turquie n'a besoin de l'UE", a mis en garde mardi le président turc Recep Tayyip Erdogan. "Nous avons autant besoin les uns des autres", a répliqué mercredi le commissaire Avramopoulos.

Ce dernier s'est en tous cas réjoui des "progrès sensibles" dans la mise en oeuvre du pacte migratoire avec les Turcs.

Il prévoit que tous les nouveaux migrants irréguliers se rendant depuis la Turquie vers les îles grecques doivent désormais être renvoyés vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile. En contrepartie, l'UE a accepté, pour chaque Syrien renvoyé vers la Turquie, de "réinstaller" un autre Syrien depuis la Turquie dans l'UE, dans la limite de 72.000 places.

Depuis le 4 avril, 325 migrants en situation irrégulière arrivés en Grèce après le 20 mars ont été renvoyés. Et 103 réfugiés syriens ont été réinstallés dans l'UE, selon la Commission.

"Cette nouvelle approche a commencé à porter ses fruits, comme en témoigne la forte diminution du nombre de personnes traversant clandestinement la mer Égée", s'est-elle félicitée.

- 500 morts ? -

Mais si les traversées ont baissé --environ 8.300 migrants sont arrivés sur les îles grecques depuis le 20 mars-- la situation reste difficile en Grèce, où depuis la fermeture début mars de la route des Balkans, environ 46.000 migrants sont bloqués.

"Environ 70% d'entre eux sont éligibles pour une +relocalisation+ dans un autre pays membre de l'UE", a dit M. Avramopoulos, déplorant une nouvelle fois l'écart entre les engagements d'accueil des pays européens et leur actes.

Les Etats membres "doivent intensifier leurs efforts pour soutenir la Grèce", a-t-il ajouté, soulignant la situation "des enfants et des groupes vulnérables" parmi les migrants bloqués.

La Turquie, qui a déjà accueilli 2,7 millions de réfugiés syriens depuis le début du conflit en 2011, doit elle aussi faire "plus", selon Bruxelles: elle "doit consentir davantage d'efforts pour faire en sorte que les personnes qui ont besoin d'une protection internationale reçoivent le type de soutien dont elles ont le plus besoin".

Le président du Conseil européen Donald Tusk, le vice-président de la Commission Frans Timmermans et la chancelière allemande Angela Merkel doivent justement se rendre samedi dans le sud de la Turquie, près de la frontière syrienne, dans le cadre du suivi de l'accord avec les Turcs.

Ces dernières semaines, les préoccupations des Européens n'ont cessé de grandir, concernant une autre route migratoire, passant par la Méditerranée depuis notammment les côtes libyennes.

Des migrants secourus en Méditerranée ont raconté avoir assisté à un naufrage ayant fait jusqu'à 500 morts, a annoncé mercredi le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).

L'Autriche a elle déjà annoncé qu'elle entendait réintroduire des contrôles au col du Brenner faute d'une baisse "sensible" des arrivées de migrants via l'Italie.
 [AFP -rtl.be]
20/4/16
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